Parfum goûté
Le week-end dernier, j’ai fumé mon 2ème cigare, le 1er, je l’avais fumé il y a des années … déjà j’avais adoré.
Ces quelques lignes manifestent de mon enthousiasme. Je vous raconte comme je peux cette expérience que je trouve étonnante. Etonnante, oui, car cet air « parfumé » que j’inspire me fait vivre autrement ma relation entretenue aux odeurs.
Car pour une fois, j’ai en bouche et non pas dans le nez, un air parfumé. Cet air, je le mâche et je le goûte. De ces volutes, j’en ai plein la bouche. Une odeur – matière qui se joue de l’espace avant que je ne l’expulse au dehors.
Un jeu de souffle, matière légère et vivante qui se déploie, tapisse le fond de la gorge, pénètre les interstices des dents, se dépose sur la langue, marque les parois et se colle au palais.
A travers la fumée, le parfum goûté.
Finesse des arômes, sensations brèves, éphémères, changeantes, à la fois riches, brutes, viriles, acres, amères, sucrées.
Je garde en bouche la trace inspirée de cette matière rencontrée.